Les récentes crises sanitaires et les inquiétudes montantes sur l’avenir de notre environnement mettent de plus en plus en question la durabilité de nos agricultures. Pourtant, la population mondiale n’a pas fini d’augmenter et ne se stabilisera sans doute pas avant trente ou quarante ans avec près de 10 millions de personnes à nourrir, soit dix fois plus qu’à l’orée du XIXe siècle, époque où la majorité des humains était beaucoup moins bien alimentée qu’aujourd’hui. Un retour en arrière serait donc irréaliste et c’est bien une nouvelle agriculture qu’il nous faudra inventer pour répondre aux besoins futurs de l’humanité, une agriculture qui, sans négliger les savoirs accumulés par les générations précédentes, devra surtout s’appuyer sur les apports de la science moderne, tant en matière d’environnement que de qualité alimentaire. Face à cet enjeu majeur, l’agriculture biologique est parfois présentée comme la meilleure solution pour nourrir durablement la planète. Parfois aussi, elle est accusée de n’être qu’une utopie irréaliste bien plus teintée de nostalgie que de rigueur scientifique. Mais toutes les agricultures biologiques se valent-elles sur ce point ?
Loin de prononcer un verdict définitif, cet essai propose de donner quelques clés pour apprendre à poser les bonnes questions et à mieux distinguer les agricultures vertueuses de celles qui ne feraient que s’inscrire d’une façon opportuniste dans des niches économiques passagères…