Depuis longtemps déjà, la manière de compter usuelle contribue directement à la reproduction de l’entreprise dont l’objectif supposé serait la recherche du profit. Pourtant, adopter un langage comptable plutôt qu’un autre, c’est adopter une représentation de l’entreprise, de sa finalité, de son efficacité et des rapports de pouvoir. Il est donc possible de compter différemment en vue de proposer une alternative cohérente et opératoire à l’entreprise capitaliste.
Les outils de gestion présentés dans cet ouvrage sont des technologies politiques. Ils orientent la façon de voir, d’organiser le travail et de prendre des décisions. Ils ont également pour mission d’empêcher les atteintes aux fonctions environnementales essentielles à la survie de la biosphère et de prévenir les dégâts collatéraux du développement économique sur les humains (risques socio-psychologiques, accidents, coût de l’insécurité environnementale, etc.).
Dans cette nouvelle logique, le travail devient une source de valeur et de développement et non un coût ou une charge à réduire sans cesse.
L’intérêt social est alors celui de l’ensemble des parties constitutives de l’entreprise qui sont toutes aussi légitimes les unes que les autres pour agir et être impliquées dans les processus de création et de décision.