C'est à la fin du XIXe siècle que la foule devient un objet d'études en sciences sociales, avec l'essor de la psychologie des foules. Les chercheurs d'alors espèrent analyser, à travers les différents types d'interactions qui se déroulent au sein d'une foule, les changements historiques qui se profilent avec la Révolution industrielle. Ce courant de réflexion, porté par Scipio Sighele, de Gustave le Bon et de Gabriel Tarde en particulier, a toutefois été très critiqué par la sociologie contemporaine pour son manque de sérieux méthodologique, mais aussi pour son mépris idéologique de toute forme d'action collective...
Dans ce livre, Matthijs Gardenier met en évidence les enjeux de ces discussions et apporte un regard nouveau sur ces problématiques : non seulement en remettant en question les postulats de cette "science", mais aussi en interrogeant la notion même de "foule". Une analyse décisive, à l'heure où la compréhension réelle des rassemblements et de leurs dynamiques est d’une urgence d'autant plus grande, que ceux-ci se multiplient en même temps que se déploie dans les médias une interprétation hâtive et tronquée de leurs tenants et aboutissants.