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Jean Granier

Né en 1933, Jean Granier fut d'abord le maître-assistant de Paul Ricoeur et de Clémence Ramnoux à Nanterre à la fin des années 60. Il s'est donc trouvé à l'avant-garde des manifestations de mai-68, exprimant la volonté de sortir d'une tradition sclérosante et de donner une nouvelle impulsion à la Philosophie. D'abord reconnu comme l'un des plus grands spécialistes de Nietzsche (sa thèse de doctorat Le problème de la vérité dans la philosophie de Nietzsche, publiée au Seuil en 1966, reste une référence), il refusa les honneurs parisiens pour être philosophe et se consacrer à son œuvre. Il choisit l'Université de Rouen pour mener sa carrière de professeur. On assiste alors à un tournant complet dans son cheminement de pensée : d'une vision nietzschéenne héroïque et romantique, il passe à une philosophie de l'interprétation (dans la ligne de Nietzsche sur ce point) qui redonne sa place à la Métaphysique dans une société compromise par la domination de la Science et l'aliénation de l'Homme par la Technique. Souhaitant éviter cet aplatissement total de l'Homme, sa philosophie, appelée "Intégralisme", est d'abord une réflexion sur la Philosophie comme telle ; elle discute les problèmes proprement anthropologiques mais aussi métaphysiques et propose également une base pour une philosophie de l'art (dont la vocation est de faire la jonction entre l'anthropologie et la métaphysique). A cet égard, son ambition est de poser les fondements méthodologiques d'une philosophie qui se démarque de la théologie tout en se réservant la possibilité, non seulement de traiter de la question de Dieu, mais aussi de mettre cette question au centre en redonnant à la philosophie européenne sa pleine dimension de transcendance. Sa position marginale est celle de quelqu'un qui propose quelque chose de nouveau.

Jean Granier

Ses livres chez Uppr éditions

  • La question de Dieu Jean Granier

  • Les mésaventures du Mal Jean Granier